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Foot du...
23 février 2011

Benjamin Morel:"je n'ai pas eu de pression"

Benjamin Morel a fait ses premiers pas dans le grand bain samedi soir ,en remplaçant en toute fin de match Yohann Mollo face à Valenciennes (2-2). Il livre ses premières impressions de joueur de ligue 1.

Benjamin_Morel

Benjamin voilà, c’est fait, vous avez joué vos premières minutes au sein de l’élite, qu’avez-vous ressenti ?

Paradoxalement je n’ai pas eu de pression. Il y a juste au moment où le speaker a annoncé mon nom, que cela m’a fait drôle. L’entendre dans ce stade où je vais supporter le SMC depuis mon plus jeune âge c’est un drôle de sentiment. Et ensuite ces 10 grosses minutes sont passées très vite. Je n’ai pas eu le temps de peser sur cette rencontre car je n’ai pas touché beaucoup de ballons. Comme toutes les premières fois, elle permet de grandir et de progresser.

Franck Dumas vous a-t-il parlé avant ce match ?

Juste avant que je rentre en jeu, il a eu des mots qui m’ont beaucoup aidé. Il m’a dit : « n’ai pas peur. C’est un match comme un autre. Joues comme tu le fais à l’entraînement et tout ira bien. » Cela met forcément en confiance. De plus, j’ai tout de suite été intégré dans ce groupe qui vit très bien et où l’ambiance est excellente.

Revenons sur votre passage dans le monde professionnel et la signature de votre premier contrat. Tout est allé très vite ?

Oui en effet. Au mois de janvier tout s’est enchaîné. Je revenais de pubalgie. J’étais arrêté depuis novembre. J’ai tout de suite été titularisé en CFA et j’ai marqué un doublé dès ce premier match contre Saint-Pryvé (3-1). Et ensuite nous gagnons face à Rennes et je marque le but de la victoire. Je récidive contre le Havre en amical et contre Cherbourg en championnat. C’est un début d’année très réussie. Comme j’ai été supervisé par deux clubs pros, Franck Dumas m’a expliqué que cela pouvait m’aider de comparer et de voir ce qui se faisait ailleurs : j’ai donc été visiter les infrastructures de l’un d’entre eux qui est un club étranger. 

Le Stade Malherbe a alors senti que c’était le moment de vous faire signer s’il ne voulait pas vous perdre ?

C’est possible oui, mais en même temps, même s’il y avait plus d’argent à l’étranger, je ne me voyais pas signer mon premier contrat pro dans un autre club que le Stade Malherbe. Ce club c’est celui dont je rêve depuis que je suis gamin et que j’ai commencé. Jouer dans le club de ma ville est une fierté.

En signant en janvier le changement de mode vie a dû être brutal ?

Oui c’est certain. J’avais un contrat de footballeur amateur avant de signer et je touchais 800 euros par mois… Là c’est forcément beaucoup plus et surtout la prime de signature qui représente beaucoup d’argent pour moi. Il y a d’ailleurs une petite anecdote assez rigolote à ce sujet : juste avant que le Stade Malherbe me propose de signer je venais d’appeler ma banquière afin de lui demander une autorisation de découvert de 400 euros car j’étais vraiment trop juste en fin de mois. Elle m’a donné un rendez vous mais elle m’a prévenu que ce serait compliqué compte tenu de mes revenus…Entre temps j’ai signé pro… Lorsque je suis allé à la banque, elle m’a redit que ça allait être difficile mais je n’avais encore eu le temps de lui dire que j’avais signé. Lorsque je le lui ai appris, elle était très heureuse pour moi et m’a octroyé un découvert beaucoup plus important (rires).

On parle beaucoup de ce rapport à l’argent pour les footballeurs professionnels, comment l’appréhendez-vous ?

J’ai un parcours atypique par rapport à des joueurs passés par des centres de formation. J’ai connu la galère, je sais d’où je viens. J’habite d’ailleurs toujours chez mes parents. Je saurai garder les pieds sur terre. Avec la prime de signature, j’ai acheté une C3 à ma maman, je m’étais toujours dis que je lui ferais plaisir si je passais pro et je me suis aussi payé la voiture dont je rêvais (une BMW 320D). Bon maintenant, il faut que je me dépêche d’avoir le permis (rires).

Ifs, Alençon, et en arrivant puis Dives votre parcours peu commun…

J’ai connu la CFA 2 pour la première fois avec Ifs… J’ai beaucoup appris sur moi-même et sur les aspects de mon comportement qu’il fallait que je modifie durant mon année alençonnaise. Enfin j’ai eu la chance de rencontrer Philippe Clément qui m’a fait confiance en me recrutant, malgré la mauvaise réputation que je traînais, et qui permis de franchir un cap en me laissant m’entrainer avec le Stade Malherbe sous la houlette de Sébastien Bannier. Je me souviendrai toujours de la phrase qu’il a eue quand je suis arrivé à Dives : « pour faire de Benjamin un bon joueur, il faut d’abord que l’on en fasse un homme. »

Etes-vous inquiet par la dernière place de Dives en CFA 2 ?

C’est un club que j’aime et où on se sent en famille. Je n’ai vécu qu’une saison là-bas, mais j’ai l’impression d’y être resté au moins 5 ans ! Donc forcément ça m’attriste de les voir se battre pour ne pas descendre. Même s’ils ont gagné ce week end grâce à mon pote Jimmy Daigremont qui a marqué (ce qui est un exploit car je lui ai toujours dit qu’il n’avait pas de pied…rires), ils n’ont pas la réussite et ils ont malheureusement connu beaucoup de blessures ce qui les a considérablement handicapés. J’y retourne dès que j’y peux et j’espère que la roue va tourner.

Suivez-vous aussi les résultats alençonnais ?

Bien entendu ! C’est dommage qu’ils soient aussi irréguliers… J’ai aussi été étonné de voir Julien Daniel sur le banc. Apparemment, la relève arrive à Alençon avec Hakim El Hamdaoui. Julien a connu, lors des deux premières saisons à Alençon ce que j’ai vécu à Ifs : c'est-à-dire une équipe qui joue pour lui. Maintenant que c’est moins le cas, c’est plus compliqué. Mais je suis certain qu’il va rebondir car c’est un très bon joueur.

Dominique  Berthelot.

Nous remercions tout particulièrement Jelena Kovacevic qui nous a permis de réaliser cet entretien.

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