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Foot du...
24 décembre 2010

L'incroyable parcours d'Idrissa Soarès (Quimper)

Ce n’est pas un parcours comme les autres que celui d’Idrissa Soarès, aujourd’hui l’un des meilleurs buteurs de CFA 2. Il a tout connu depuis son arrivée en France du cocon du centre de formation bordelais à la mise en liquidation judiciaire d’un club qui ne le payait plus. A l’image de son équipe qui a connu les hauts et des bas en début d’année, il termine l’année la tête très haute en inscrivant 5 buts sur les 3 dernières rencontres.

Idrissa_Soar_s

Idrissa Soarès ici avec le numéro 10, félicité par ses coéquipiers quimpérois.

Tout commença pourtant de la meilleur des manières. Arrivé à l’age de 16 ans par l’intermédiaire de Guy Hillion alors recruteur pour les Girondins de Bordeaux (il n’est autre que celui de Chelsea aujourd’hui !) il passe trois ans au Haillan. En 16 et 18 ans nationaux puis en CFA avec comme entraîneur Patrick Battiston : « les premiers mois n’ont pas été simples. Les premières semaines ça allait car je suis arrivé en été, par contre lorsque les premiers froids sont arrivés, là j’ai vraiment souffert. De plus, je ne parlais pas un mot de français ! Heureusement l’un de mes coéquipiers était sénégalais et connaissait mon dialecte. Je parlais le Peul (langue parlé dans une vingtaine d’états africains, des rives du Sénégal au bord du Nil). Ca m’a beaucoup aidé. »

Guy_Huillion

Guy Hillion après avoir fait le bonheur de Nantes, Bordeaux et de Rennes, est aujourd'hui le recruteur de Chelsea.

Mais l’ancien défenseur de l’équipe de France ne fera pas passer le Guinéen dans les rangs professionnels bordelais. Commence alors la carrière amateur du Breton d’adoption et tout d’abord à Baud et une rencontre qui compte puisque l’entraineur du club morbihannais n’est autre que Patrick Polotec. Une saison en DSR qui se solde par une monté. Il est alors repéré par la Rochelle qui évoluait en CFA 2. Et là commence véritablement la galère : « une année plus que difficile puisque je suis blessé une partie de la saison et que le club se retrouve en liquidation judiciaire et ne finit même pas la saison. Il a fallut alors se débrouiller et surtout compter sur l’hospitalité de personnes formidables comme la tante d’Eddy Thomas, l’un de mes coéquipiers, qui m’a offert l’hospitalité et qui est devenu comme ma deuxième maman.

Recruté alors par Luçon (CFA 2) puisque son président de l’époque l’a vu jouer le peu de matchs qu’il a pu disputer, mais c’est un nouvel échec puisque sans la confiance du technicien vendéen il joue peu et part en Mayenne jouer à Changé.

Une saison pleine cette fois en tant que titulaire avec une équipe qui, contrairement à cette saison, joue les tous premiers rôles en CFA 2. Ils termineront tout en haut (4è) mais le départ de l’entraîneur changéen David Baltase entraîne celui d’Idrissa Soarès qui a lié son sort à celui de l’ancien lavallois.

Et c’est Serge Le Dizet qui va s’intéresser au Guinéen, qu’il avait déjà remarqué lors d’un match Bordeaux contre Nantes en CFA. La saison va être en demi-teinte car s’il marque, il n’est pourtant pas retenu pour jouer le match de Coupe de France face à Lyon (0-6) et se retrouve être le 17ème homme : « mon pire souvenir de footballeur, car je pense que je méritais amplement d’être sur la feuille de match. »

Et encore une fois Idrissa Soarès ne reste qu’une saison chez les Thoniers et rejoint Quimper mais pas pour jouer avec l’équipe première, ni vivre du football : « je ne pouvais pas jouer avec la CFA 2 car il y avait trop de mutés. Je suis parti jouer avec la DSR toute la saison sans avoir de fixe pour vivre. J’ai donc commencé l’intérim. Ce fut une année compliquée mais enrichissante une nouvelle fois sur le plan personnel car il a fallut que je m’en sorte tout seul. »

L’arrivée aux commandes du club finistérien de Patrick Le Polotec va bien entendu changer la donne et voir donc Idrissa Soarès réaliser un superbe début de saison sur le plan personnel avec déjà 7 buts au compteur: « je pense que c’est le fruit de mon travail. On a rien sans rien. Le principal n’est en tout cas pas que je marque le plus de buts possibles, mais bien que le club se maintienne en CFA 2 dans ce championnat très difficile et très serré. Vous voyez par exemple, face à Concarneau, même si je marque 3 buts, à aucun moment je ne me suis dis avant le match, il faut que tu marques, car c’est ton ancien club et que c’est un derby ! Je me disais plutôt, qu’il fallait à tout prix que nous ramenions au moins les points du match nul car nous étions dans une passe vraiment difficile. » Alors aujourd’hui comment expliquez cette équipe aux deux visages, capable de couler en 45 minutes face à Laval (1-5) mais de gagner 3 matchs concécutifs avant la trêve et mettre 3-0 à Concarneau : « je pense qu’il a fallut que l’on apprenne à se connaître. On a connu une vraie période de transition à l’inter - saison et on peut le dire aujourd’hui l’ambiance n’était pas formidable au début. On ne jouait pas les uns pour les autres et on avait tendance à baisser trop vite la tête, dès que l’on encaissait un but. Il y a donc eu un changement d’état d’esprit et quelques réglages tactiques de la part du coach qui nous a fait passer d’un 4-3-3 où nous prenions beaucoup trop but à un 4-5-1 beaucoup plus homogène. Nous sommes opérationnels désormais pour vendre chèrement notre peau afin d’obtenir notre billet pour jouer de nouveau en CFA 2 l’année prochaine. Il faudra pour cela être épargné par les blessures et les suspensions car notre groupe n’est pas très large… »

Idrissa Soares Cassama

Né le 28/05/1984 à Bissau (Guiné – Bissau)

68kg, 1,80 m

Droitier

4ème du challenge du meilleur joueur de CFA 2.

Clubs successifs : Girondins de Bordeaux, Baud (DSR), La Rochelle (CFA 2), Luçon (CFA 2), Changé (CFA 2), Concarneau (CFA 2), Quimper.

L’interview décalée :

Un joueur : Mathieu Valbuena. C’était le plus petit mais le plus doué, je jouais plus en pointe à l’attaque et avoir un joueur comme lui pour distribuer les ballons c’était du bonheur.

Un entraîneur : « Patrick le Polotec, car avec lui ce n’est pas qu’une relation d’entraineur et de joueur, c’est bien plus. C’est comme un membre de ma famille. Nous nous sommes rencontré à Baud et nous nous sommes retrouvés cette saison. »

Patrick_Le_Pollotec

Un match : « c’était en moins de 17 ans lors d’un tournoi entre centres de formation. Nous avons battu le FC Nantes en finale au pénalty et c’était d’ailleurs Serge le Dizet qui était l’entraîneur des jeunes canaris. »

Une qualité : « ma technique et ma vivacité »

Un défaut : « j’en ai un principalement mais je le garde sinon ça va devenir trop facile pour mes défenseurs (rires). »

Un favori pour la montée : «Il y en a plusieurs. Guingamp ça joue vraiment bien au ballon. Vitré qui a bien entendu un superbe effectif. Concarneau c’est costaud et il ne faut surtout pas oublier La Montagnarde qui revient très fort. »

Un message à l’un de vos coéquipiers : à Gérald Lehacaut ! « Gégé il faut que tu ailles plus vite avec tes grandes jambes (rires). On va dire qu’il a un tout petit coup de rein … »

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