Anthony Bova, sur les traces de Nolan Roux

LES ESPOIRS DE CFA 2. Deuxième étape de notre parcours qui nous mène à la pointe du Finistère et au Stade Brestois.

Après un bon début de saison, le prometteur attaquant Anthony Bova est stoppé dans son ascension par une blessure à la hanche. Il a tout de même eu le temps de réaliser un hat-trick face à Alençon (3-3) et de faire sa première apparition en ligue 1 au mois d’août, après une première saison pleine avec la CFA 2 du Stade Brestois. Son ambition, bien entendu, revenir plus fort et taper plus encore, aux portes de l’équipe leader de ligue 1.

Anthony, cette blessure arrive au mauvais moment ?

Oui c’est vrai car le début de la saison était à mon avantage et là je pense que je vais être arrêté au moins 3 mois. J’ai un décollement au niveau de la hanche qui a de plus entraîné une pubalgie. Je vais sûrement être opéré.

Vous n’avez pas encore signé pro. Est ce que le fait d’être absent aussi longtemps peut vous empêcher de passer le cap avec le club breton ?

Je vais en discuter avec le directeur sportif. J’espère que le club sera là aussi dans les mauvais moments. C’est important pour moi de voir que mes dirigeants sont là quand tout va bien mais aussi dans les instants plus délicats.

Avez-vous été approché par d’autres clubs que ce soit en France ou à l’étranger ?

Oui il y en a des deux côtés de la frontière…

Parlons de votre départ de Grenoble …

Oui, l’ambiance au club n’était plus celle que j’ai pu connaître durant mes années de formation au sein du GF 38 où j’ai vécu de superbes moments notamment en 16 et 18 nationaux avec de belles générations 89/90. Nous avons d’ailleurs, par deux fois, disputés les play off. Mais il y a deux ans le directeur du centre de formation m’a fait comprendre qu’il ne comptait pas sur moi et que même si Mehmed Bazdarevic faisait appel à moi il s’y opposerait.

Vous vous entraîniez pourtant avec la CFA dès l’age de 16 ans ?

Oui tout à fait, la semaine j’étais avec eux et le week-end je jouais avec les nationaux, en jeune. Bon, depuis mon départ le directeur du centre de formation a été remplacé…

Pourquoi Brest ?

Mon agent* s’est mis en relation avec plusieurs clubs dont la formation bretonne et Corentin Martins. C’est le premier essai que j’ai fais et le seul, car ils m’ont tout de suite signifié qu’ils souhaitaient me prendre.

Aujourd’hui on peut supposer que vous ne regrettez pas ce choix ?

Non, c’est un super club à échelle humaine où les relations sont très saines et l’ambiance y est très agréable. Comme en équipe première par exemple où les joueurs prennent leur petit déjeuner ensemble et où les nouvelles recrues ont été intégrées très rapidement.

Vous vous entraînez donc avec le groupe de ligue 1 ?

Oui normalement toute la semaine et si ce n’est pas le cas je fais au moins deux séances avec le groupe pro. C’est le top ! Alex Dupont est un entraîneur qui communique beaucoup. Il prend régulièrement de mes nouvelles depuis que je suis arrêté. C’est toujours bon pour le moral de sentir que le patron du groupe pro vous suit même lorsque l’on est blessé.

Lorsqu’on demande à Stéphane Nado l’entraîneur de la CFA 2 quels sont vos défauts, il évoque le fait « que vous devez épurer votre jeu, jouer plus simplement aller vers l’efficacité car c’est cela le haut niveau »…

Je suis d’accord oui et non, dans le sens où il est vrai que je vais tenter plus de choses en CFA 2 car l’intensité n’est pas la même. Avec la ligue 1 on ne peut pas se permettre il faut aller à l’essentiel, jouer vite. Je sais faire la part des choses mais je ne néglige jamais mes performances avec la réserve. Ce n’est d’ailleurs pas aisé de jouer sur les deux tableaux. Redescendre n’est jamais simple mais le joueur qui n’a pas compris qu’il doit se donner à fond avec les amateurs n’a rien compris car il ne retrouvera pas l’élite. Alex Dupont a toujours un œil sur nos performances à l’étage d’en dessous et si on n’est pas à la hauteur on perdra logiquement sa confiance.

Et ce 7 août 2010, qu’avez-vous ressenti en frôlant la pelouse du stadium à Toulouse ?

Oui, c’était mon premier match en ligue 1… mais je vais vous décevoir ça ne m’a rien fait. Pas de pression particulière, juste l’envie de bien faire pour l’équipe en rentrant sur la pelouse. Ce ne fut que 3 minutes, mais elles comptent ! Ca fait une ligne de plus. Ce n’est pas rien !

Il n’y a qu’un seul joueur qui n’est pas encore pro à Brest et qui ne poursuit pas ses études. Il s’appelle Anthony Bova, pourquoi ce choix qui peut paraître risqué ?

J’ai souhaité me consacrer uniquement au football. Mais il y a une chose que tout le monde ne sait pas forcément, c’est que lorsque j’étais à Grenoble j’ai débuté un CAP de plomberie et c’est un métier que je commençais à très bien maîtrisé. Demain, si ça ne marche pas pour moi, je n’aurais aucun mal, même si bien entendu ma passion est le football et que je veux réussir, à retourner travailler dans l’entreprise qui m’avait embauché à l’époque. Je ne sais d’ailleurs même pas si les dirigeants brestois sont au courant de cela (rire).

Une dernière question : votre poste d’attaquant nous amène forcément à vous demander de parler de Nolan Roux…

C’est un joueur impressionnant, il va être parmi les meilleurs joueurs de ligue 1 cette saison ! Si je devais comparer nos deux façons de jouer toutes proportions gardées bien entendu, je pense que l’on a en commun nos appels tranchants en profondeur. J’aime comment il décroche et sa capacité à conserver son ballon dos au but.

L’interview décalée

Un joueur : Yoric Ravet (joueurs de Grenoble 27 matchs de ligue 1)

Un entraîneur : Riad Djeil (entraîneur d'Anthony Bova en -13 ans honneur au FC Echirolles)

Un match : Montpellier – Grenoble 2-1. C’était le match pour la 3^ème et 4^ème place de Play off. Nous perdons ce match mais j’obtiens et je marque un penalty et je réalise l’un de mes meilleurs matchs de ma carrière. 

Un joueur du Stade Brestois : Nolan Roux forcément !

Un message à un de vos coéquipiers : alors ça s’adresse à notre milieu défensif en CFA 2 (je suis sympa, je ne donne pas son nom, mais il se reconnaîtra), j’ai envie de lui dire « qu’il a vraiment un gros calo ! »

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Anthony Bova

Né le 03/07/1990 à Paris

1, 69 m, 63kg

Clubs successifs : FC Gieres, FC Echirolles, Grenoble, Stade Brestois (depuis 2009)

13^ème du classement gnal du meilleur joueur de CFA 2

3 buts en CFA 2 cette saison.

1 match de ligue 1 : Toulouse – Stade Brestois 2-0 (07/08/2010)

* Anthony Bova fait parti du groupe USM, qui gère notamment la carrière de joueurs tels que Bakari Sagna ou encore Nenê.

www.groupeusm.com